Parler de la « révolution numérique » et du danger de l’« uberisation » est un leitmotiv convenu de l’actuel cycle des affaires.
Pourtant, les dirigeants sont encore largement aveugles à ce que le mouvement profond de l’informatisation, qui s’étend sur des décennies, implique véritablement pour leurs métiers. Aveuglés, ils continuent à dissocier, dans leur immense majorité :
• L’humain du technique (et en sous-jacent, le sujet d’avec l’objet)
• Le métier exercé d’avec l’ « outil » informatique conçu comme un moyen (et en sous-jacent la fin d’avec le moyen)
Ce modèle de pensée classique, quoique rudimentaire, est perçu jusqu’ici comme satisfaisant au regard des opérations à mener. Il est également cohérent avec une conception auto-centrée du pouvoir. Pourtant, ce modèle de pensée a engendré historiquement, et enracine actuellement, la séparation entre deux grandes approches techniques de l’informatisation des métiers au sein des organisations traditionnelles: l’approche « digitale » supposé agile et l’approche « backbone SI » supposé lourde.
Cette séparation est dangereuse car elle maintient la situation d’aveuglement. Ces deux approches nécessitent d’être reliées et articulées car elles sont en complémentarité et en synergie profonde. La mobilisation de cette synergie nécessite de reconnaître le sous-jacent cognitif commun des deux démarches et son explicitation formelle, consciente et signifiante sous la forme d’un modèle du métier partagée par les acteurs du collectif.
Cette reconnaissance se heurte aujourd’hui au modèle de pensée classique des dirigeants qui imprègne la manière d’organiser la gouvernance, l’organisation et par voie de conséquence, la segmentation des offres techniques : la séparation entre « digital » et « backbone » est symptomatique du modèle de pensée classique qui moule les dirigeants. Ce modèle de pensée constitue le principal danger au regard des menaces que font peser sur les organisations traditionnelles une concurrence qui a su opérer une transition de son modèle. Il est d’autant plus difficile de se prémunir de ce danger qu’il est intérieur plutôt qu’extérieur.
Comment faire ?
Pour se saisir véritablement des opportunités d’une informatisation profonde et faire front de façon lucide vis-à-vis des menaces, il est nécessaire de :
• Reconnaître l’hybridation intime et singulière entre l’homme et la machine, devenue un « compagnon cognitif »
• Reconnaître l’hybridation entre les métiers.
• Adopter un modèle de conception et d’action qui, loin de séparer, distingue, articule et relie.
La démarche qui permet à un collectif métier de reconnaître ces hybridations, d’expliciter son modèle métier partagé, de catalyser l’appropriation de ces manières régénérées de penser et d’agir existe, il s’agit du cognitive business process management (C-BPM). Une telle démarche permet à ce collectif de se relier, de s’articuler, d’élucider ses enjeux, de construire un chemin et de prendre en main son projet collectif. Nous vous invitons à le découvrir et à le déployer avec nous.
